Peut-on contrôler la consommation de drogue d’un salarié par tests salivaires ?  

OUI, le 5 décembre 2016, le Conseil d’Etat a tranché : un employeur peut intégrer dans son règlement intérieur un contrôle de consommation de drogue de ses salariés, au motif de la sécurité rappelé par le code du travail.

Les tests salivaires peuvent être pratiqués à la triple condition qu’ils soient prévus par le règlement intérieur après consultation des représentants du personnel, qu’ils soient réservés aux postes pour lesquels l’emprise de la drogue constitue un danger élevé, tant pour l’intéressé que pour les tiers, et que compte tenu des risques d’erreur, les salariés disposent du droit d’avoir recours à une contre-expertise médicale financée et organisée par l’employeur.

Challenges : « Un patron derrière le barreau »

Il y a dix ans, il parlait à des analystes financiers et à ses deux assistantes, dans son bureau au 35e étage d’une tour de la Défense. Maintenant,  » c’est quand je traverse une prison pour visiter un client que j’ai le plus conscience de mon changement de vie « . François Mazon, 58 ans, est depuis trois ans avocat pénaliste d’entreprise. Après un parcours rectiligne de dirigeant : Ecole centrale, Sciences-Po, un passage par IBM au Japon, directeur général de Capgemini France, puis de Steria. Etre avocat ? Cela l’a effleuré à 15 ans, mais la révélation est venue en 2001. Alors chez Capgemini, il est confronté pour la première fois à la justice pénale, étant suspecté de recel de favoritisme sur un marché public. L’affaire durera sept ans, et se finira par un non-lieu.  » Mais j’ai senti ce qu’était le risque de se retrouver privé de liberté « , raconte-t-il. Second déclencheur, à 50 ans, en 2009 :  » Le compte à rebours était lancé, je savais qu’il me fallait au moins quatre ans d’études pour passer le concours du barreau.  » Il s’inscrit à la faculté d’Aix-en-Provence, s’accroche, enquillant partiels et travaux dirigés. Et découvre le droit pénal des affaires.  » Cela combine le côté humain – défendre une personne menacée dans ses plus grandes libertés – et le droit des affaires, où j’ai trente ans de métier « . Et maintenant ? Celui qui se considère  » encore débutant  » s’est associé en janvier à ses deux ex-maîtres de stage marseillais, ouvrant un bureau à Paris.

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